Arrivee aux Canaries

Apres avoir franchi le fameux detroit de Gibraltar, tres prise par les porte conteneurs, et petroliers, nous avons eu 3 jours de calme plat avec une mer d’huile absolument magnifique, mais helas calme plat signifie aussi moteur…
Cote nav, rien donc de fascinant a raconter. Par contre, nous avons eu droit au spectacle d’une baleine faisant des sauts au loin, dont nous avons apercu le souffle et une nageoire… magique, tout comme la vue d’une tortue nageant a la surface, toute seule au milieu de nulle part.

Les 3 derniers jours ont ete plutot ventes, avec vent arriere et une bonne frayeur le Samedi 1er decembre… a 1h du mat, tout le monde etait sur le pont… le bout qui sert a enrouler le genois s’etait pris dans l’avant du bateau, nous empechant de prendre un ris dans la voile alors que le vent commencait a bien castagner… impossible egalement d’affaler la voile… De plus, la houle etant tres forte, on a jibe a plusieurs reprises (jiber c’est quand la grand voile change brusquement de cote, la bome passant de l’autre cote), et la poulie qui retenait le cordage servant a bloquer la bome a malheureusement cede apres ces assauts repetes…Par comble de malchance, impossible egalement d’enrouler la grand voile… Michel a mis le harnais pour descendre manuellement le genois et la grand voile avant de changer la poulie defectueuse et tout remettre en place…
J’avoue que j’ai vraiment balise dans ma couchette lorsque j’ai entendu le vent forcir comme un fou, le bateau aller de plus en plus vite, puis lorsque j’ai constate qu’on changeait de cote malgre nous ! J’ai compris qu’il y avait un serieux probleme et ai bondi de mon lit pour aller sur le pont preter main forte… plus de peur que de mal heureusement !

A part cet incident, nous n’avons eu que les habituels tracas sur un bateau, auto pilote defectueux, feux de navigation qui ne fonctionnent plus en pleine nuit, winch au ressort casse, cafouillage du moteur a cause de diesel de mauvaise qualite… rien que Michel n’a pu reparer pour l’instant…

Cote poisson, la chance nous sourie toujours et j’ai remonte 2 jolies daurades. J’avoue que je me suis sentie coupable car il m’a fallu cette fois tuer la premiere daurade qui etait encore vivante… elle a continue a remuer meme une fois la tete coupee… pas glop… m’enfin, elle etait excellente a la poele avec de l’ail… miam miam…!!!
Nos les amis nos dauphins nous ont regale par 2 fois encore de leur visite, faisant des bonds prodigieux et jouant a la proue du bateau… un spectacle dont je ne me lasserai jamais…
Ils sont assez petits, environ 2m, gris avec le ventre blanc, tout comme ceux vus en Mer Mediterrannee.

Enfin, je concluerai cet episode par une note ‘fraiche’…. Et hilarante… Mike a reussi a completement boucher les toilettes… grace a une crotte de la taille d’une bonne aubergine !!! Morte de rire… je ne pouvais plus m’arreter… car c’etait la deuxieme fois. La premiere fois, on a reussi a debloquer l’evacuation assez vite. Cette fois-ci, il a fallu tout demonter… pour se retrouver face un bloc bien compact, melange de papier et de merde… dur de s’empecher de rire en voyant la mine deconfite de Mike, et ce malgre la colere de Michel qui commencait a croire que la seule solution serait d’arreter le bateau et de plonger sous la coque pour pousser l’infame chose de l’autre cote !!!
Tout est bien qui finit bien, a force de javel pour ramollir l’affreuse, a coup de barre de metal, l’aubergine s’est fracturee et on a pu retrouver l’utilisation des toilettes… juste avant d’arriver aux Canaries ce mardi 4 decembre, contents a l’idee de passer enfin une bonne nuit de sommeil complete, et de prendre une bonne douche !