Au programme, eclairs, fortes pluies et ciel blanc sans l’ombre d’un espoir en vue… Le lundi, nous naviguions avec 3 ris dans la grand voile et le genois reduit au maximum, avec des vents allant jusqu’a 37 noeuds. Le pire etait a venir… la nuit du mardi, alors que je suis au lit en train d’essayer de dormir vers 21h30 apres mon quart, j’entends un bruit terrible et le bateau se met a trembler dans tous les sens. Je bondis hors du lit et arrive dans le salon pour realiser que c’est juste le gen qui fasceye dans le vent. Jordi se bat comme un diable pour le rentrer car le vent souffle de folie. Rachel et moi regardons dehors stupefaites. En plus des eclairs, la pluie tombe de facon torrentielle et horizontalement tellement le vent est fort! Le drapeau kiwi bat au vent a la vitesse de la lumiere faisant un bruit incroyable! Jordi est tellement trempe qu’il n’y voit plus rien et doit demander a Rachel d’ou vient le vent! Une fois tout revenu a la normale, avec quelques 35 noeuds de vent, Jordi nous raconte ce qui s’est passe. Le vent est soudainement monte a 30 noeuds, et alors qu’il commencait a rentrer le gen, il a continue a monter a 40 puis atteint la vitesse incroyable de 52 noeuds, la derniere vitesse que Jordi ait pu voir sur le speedometre avant qu’il n’y voit plus rien! De la meme facon que cela m’est arrive quand il a fallu que je rentre le gen en urgence, Jordi s’est brule les phalanges au contact de la protection plastique en winchant…
Bienvenue dans l’equipe de combat Hauraki mon pote!
Je retourne au lit mais n’arrive pas a dormir apres ca, continuant a penser que le bateau pourrait bien chavirer… I prends mon quart a 3h du mat et Rachel me rassure en me disant que cela ne peut pas arriver avec le peu de genois que nous avons… et que ce bateau est concu pour naviguer en pleine mer… J’arrive finalement a trouver 4h30 de bon sommeil.
Les deux jours suivants sont fatiguants, avec une forte houle de 3 m, plus la pluie, vous avez, le genre de crachin breton qui dure et trempe tout, les fringues, les cires, les draps… !
L’humidite s’insinue meme dans mon appareil photo dont l’objectif refuse desormais de s’ouvir…Ca gonfle… j’espere pouvoir le faire nettoyer aux Acores ou au pire a mon retour en France car c’est un tres bon appareil photo.
Nous nous resignons tous a remettre nos fringues humides a chaque quart, attendant avec impatience le retour du beau temps prevu pour le jeudi. Le soleil fait enfin son retour le vendredi pour notre plus grande joie et soulagement. Tout seche enfin et c’est tellement bon de sentir la chaleur du soleil ! On peut enfin changer de cap et faire route directe vers les Acores vu que nous etions alles au nord pour eviter un deuxieme front…
Avec le retour du soleil, c’est la deuxieme partie du voyage qui commence, et on apprecie! Je lezarde et prends le soleil sur le toit du cata, je devore livre apres livre, je passe l’apres midi dehors au lieu d’aller dormir pour recuperer, je m’emerveille au spectacle des dauphins qui s’amusent autour d’Hauraki. On voit deux types d’especes. Les tout petits gris avec des taches, et les autres plus gros et longs, blanc/creme/gris. Ils nagent et sautent tous autour de nous, et le moment le plus extraordinaire est certainement le mardi suivant lorsque le soleil se leve et que je peux enfin les filmer, apres les avoir admires la nuit, leur queue laissant une trace blanche a la lumiere de la pleine lune, les faisant ressembler a des fusees… magique…
Apres les vents forts, il nous faut ensuite faire avec des vents tres faibles et remettre le moteur.
C’est le moment de pecher, se dit-on avec enthousiasme! Les boules… rien sur nos lignes pendant ces 6 jours qui suivent, ce qui est plutot surprenant apres nos experiences passees sur d’autres bateaux!
On arrive enfin aux Acores le Vendredi 22 Mai par une belle journee, juste le temps de faire les pleins pour repartir le lendemain... a bientot pour la suite!
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