miércoles, 2 de febrero de 2011

Equateur: fin de l'année scolaire

Mercredi était mon dernier jour avec les enfants de 12 ans. Ils avaient officiellement terminé depuis vendredi dernier, mais nous avons décidé de continuer les cours d'informatique pour profiter au maximum de ma présence. J'avais préparé des tests de Word et Excel pour vérifier ce qu'ils avaient appris et s'ils avaient suivi...

Je les ai motivés en leur disant qu'il leur fallait terminer avant la fin de cours et que la première équipe à terminer aurait gagné. Je me suis bien marrée, à les voir faire une course de vitesse, foncer tête baissée pour être les premiers. Certains avaient effectivement bien profité des cours, faisant preuve d'efficacité. D'autres semblaient avoir raté certains cours... Comme c'était un test, je ne pouvais pas les aider, juste les regarder faire. Comme j'ai rigolé, les observant tatonner pour arriver à faire les choses!...:-)

La plupart se sont bien débrouillés, certains mieux que d'autres mais ils ont tous fait preuve de beaucoup d'enthousiasme jusqu'à la fin. Je dois avouer que j'étais bien contente que cela se termine! J'étais vraiment fatiguée à la fin, perdant patience et plus déçue quand ils n'écoutaient pas que lorsque j'avais commencé. C'était parfait quand il n'y avait qu'un à deux élèves par ordi mais ils me portaient sur les nerfs lorsqu'ils le partagaient à 4, se battant et criant pour faire les choses...

Comme ils quittaient l'école primaire pour entrer au collège en Avril, c'était l'occasion de célébrer l'évènement par une remise de diplôme, avec la présence des enseignants, familles et élèves, tous habillés de leurs plus beaux atours. Les filles portaient des robes de princesses, tout en blanc, et des coiffures dignes de mariées!




Les garçons avaient des noeuds papillons et costumes. J'étais impressionnée de voir ça, une première pour moi car cela n'existe pas en France!

J'ai adoré! Je pouvais parfaitement imaginer le bonheur de ces jeunes adolescentes à s'habiller comme de futures mariées! Chaque élève devait faire une composition de photos représentant leur enfance. Les collages étaient émouvants, drôles, certains de vraies oeuvres d'art...



La cérémonie a duré environ 2 heures et a eu lieu dans la nouvelle école qui ouvrira ses portes en Avril et remplacera l'ancienne.




Elle a débuté avec l'entrée des élèves, un par un, la cape pliée sur un bras, le chapeau dans l'autre main. Ils sont tous entrés et le public a ensuite entonné l'hymne national, a capella, privé de support musical pour cause de coupure d'électricité (commune et quotidienne dans ce pays).

Then, Oscar made a really good speach, talking about education, about parents' roPuis Oscar a prononcé un excellent discours, parlant d'éducation, du rôle parental, de la responsabilité des enseignants, de la société actuelle, et de son souhait de voir les enfants continuer dans la vie pour devenir des personnes de bien, et pas seulement de réussir sur le plan matériel. Il a cité l'oeuvre de Gandhi (dont l'école porte le nom) montrant l'exemple d'une révolution pacifiste pour changer le monde. Très passionné et passionant, il m'a donné la chair de poule, moi qui partage avec lui ce désir de construire un monde meilleur et de contribuer à le changer.

Ci-dessous, ce sont Ester et Adriana, la femme et la plus jeune fille d'Oscar


Puis chaque élève est venu un par un pour recevoir son diplôme. Ester, leur professeur, avait écrit pour chacun quelques lignes, mettant en exergue leurs qualités ou lacunes, qui terminaient toutes par 'je t'aime' et étaient lues par un membre de la famille, père, mère, marraine ou parrain, soeur ou ami... Certains étaient tellement émus qu'ils ne pouvaient parler, quelques enfants ont commencé à pleurer et beaucoup d'entre nous n'avons pas pu nous empêcher d'avoir les larmes à l'oeil. Comme invitée spéciale, j'étais assise à la table de direction sur l'estrade et ai donc eu l'honneur de remettre diplôme et chapeau à certains élèves tout en les félicitant.

Andres, fils d' Oscar et diplômé, a joué plusieurs morceaux à la guitarre, puis à la flûte,

puis ce fut le tour d'Adriana, la fille cadette d'Oscar, âgée de 17 ans, qui a chanté deux magnifiques chansons d'une voix limpide tout en animant le public.

La cérémonie fut close par les enseignants et anciens élèves qui chantèrent 2 chansons ensemble. C'est à ce moment là que j'ai perdu le contrôle de la situation... Les chansons parlaient d'amour, d'amitié, d'au-revoir et j'ai soudainement fondu en larmes, puis en sanglots, sans pouvoir m'arrêter... Je crois que je venais de réaliser tout ce que j'avais vécu avec les enfant et les enseignants dans cette école, passant un mois avec eux, ayant la chance de partager mon savoir et de leur donner un peu de moi-même.


Je pensais ne pas m'être impliquée plus que ça sur le plan émotionnel, mais ma réaction a démontré le contraire. Je pleurais de joie, pour avoir vécu ces moments, avoir réalisé un rêve cher à mon coeur, pour avoir eu ou plutôt m'être créé l'opportunité de faire ce bénévolat. Je pleurais aussi de tristesse, de devoir quitter ces enfants, de les voir partir vivre leur adolescence et commencer une nouvelle vie au collège, laissant leurs bons amis et professeurs. Je pleurais enfin de culpabilité pour avoir été parfois un peu dûre avec eux, quand ils ne voulaient pas écouter ou faisaient du chahut...
L'une des enseignantes présente à mes côtés me tapotait l'épaule pour me réconforter tout en continuant de chanter. Je me suis lentement remise des mes émotions, passant des sanglots inextinguibles, la tête dans les mains, essayant de ne pas le montrer (mais c'était sans espoir, tout le monde pouvant me voir à la table d'honneur), aux larmes dans les yeux... De toute façon, tous les élèves pleuraient donc je n'étais pas la seule!

Ça faisait du bien aussi de pleurer et de se laisser aller. C'étaient des émotions positives, provoquées par l'amour, l'amitié et la satisfaction. L'Unidad Educativa Mahatma Gandhi´ n'est pas une simple école. C'est une école dirigée par des personnes qui ont une mission et croient en elle: éduquer les enfants pour qu'ils grandissent avec des valeurs de paix, de respect, de tolérance, en connaissant leurs droits mais en sachant aussi leurs devoirs envers les autres et notre planète Terre. Les enseignants font ce métier, non pas pour gagner leur vie, car ils gagnent la moitié ou le tiers de ce qu'on leur a offert dans d'autres écoles à plusieurs reprises, mais parce qu'ils croient aussi à cette mission et veulent participer à ce projet. Et on se rend vite compte que cette école est différente: ils forment tous une grande famille, on peut le voir dans l'attitude des parents, des enfants, des enseignants, tous réunis ici pour partager ce moment et collaborer à la tâche fantastique menée à bien par Oscar et son équipe depuis des années. Prenons le "bar" comme exemple, qui sert de la nourriture aux enfants, celle-ci étant parfois la seule de la journée pour eux. Les parents ont participé tout au long de l'année au projet, donnant de l'argent ou des ingrédients pour pouvoir ensuite proposer des tarifs abordables afin que tous les enfants puissent manger à leur faim. Leur coopération était nécessaire car malheureusement, l'année passée, la précédente comptable avait détourné progressivement tout l'argent du budget de l'année avant qu'ils ne s'en rendent compte. Tout le budget 2010 a disparu et la Fondation a dû faire un emprunt auprès d'un partenaire italien pour disposer des fonds nécessaires au foctionnement de l'année scolaire. Sans la coopération des familles, cela aurait éte impossible de faire marcher l'école. Les bénéfices du bar ont été ensuite utilisés pour inviter les enfants et leurs familles au Parc Aquatique ou à la piscine. La Fondation a été déficitaire cette année, comme l'année précédente mais continue d'opérer et d'avoir de nouveaux projets pour que les enfants puissent grandir avec une éducation solide et deviennent des personnes de bien. Comme quelqu'un de célèbre l'a dit, je ne sais plus qui, l'important n'est pas de réussir dans la vie, mais de réussir sa vie.


Ci-dessous, c'est Oscar, sa fille aînée Gaby et ses deux fils Carlos et Andres

Même si mon travail ici n'est pas terminé (il me reste encore un mois), c'est une étape qui s'achève. Cela a été fatigant, les journées ont éte longues, la température élevée avec plus de 40 degrés dans la salle de classe, mais cela en valait la peine.
J'ai vu des enfants désireux d'apprendre, anxieux de voir débuter la classe, venant me chercher au bureau pour me rappeler que c'était l'heure de commencer.
J'ai vu des enfants s'amuser avec les jeux que je leur ai amenés grâce à l'aide de mes amis, à votre aide! Envahissant le bureau pendant la récré, je les ai entendus rire, crier et manifester leur joie.




J'ai vu des enfants jouer à Twister dans la cour et s'éclater avec ce jeu.


Grâce à tous ceux d'entre vous qui ont participé à ce projet, nous avons apporté notre petite contribution pour venir en aide aux enfants d'Equateur, pour qu'ils puissent s'amuser, apprendre et développer leurs capacités.

Cela peut sembler être peu de choses, mais cela veut dire beaucoup pour moi et pour eux. Ensemble, nous pouvons aider à construire un monde meilleur, avec plus de justice, de fraternité, d'amour, de respect, de tolérance. J'ai vu partout dans le monde des étincelles de solidarité. Beaucoup d'entre nous sommes conscients, éveillés, essayant de vivre en harmonie avec notre prochain et avec Dame Nature. Chaque jour, le cercle d'initiés s'agrandit.


Continuons de rêver et de réaliser nos rêves!!!

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