6 jours, c’est le temps que ça nous a pris, pour naviguer de Fort Lauderdale aux Bermudes.
Ca ne vous paraitra peut être pas long, mais je vous jure que ca suffisait pour que nous soyons tous les 3 très heureux d’arriver… sains et saufs ! Le triangle des Bermudes ne nous pas engloutis... mais on n’est pas passés loin !
Commençons tout d’abord par le commencement et un petit changement qui a eu lieu sur le bateau au dernier moment. Avant que le bateau soit vendu à un irlandais, d’où la livraison en Irlande, il appartenait un kiwi, skipper de l’America’s cup. Le nouveau propriétaire a décidé ensuite de rebaptiser le bateau Macavity… en l’honneur d’un célèbre chat irlandais…
Il a donc fallu donc changer le nom sur la coque du catamaran, pour des raisons d’assurance, au cas où il arriverait quelque chose… Cependant, comme les papiers du bateau ne mentionnaient qu’Hauraki, et que ça faisait bizarre d’avoir d’un coté Macavity, Cork et de l’autre Auckland, Nouvelle Zélande, nous avons décidé de cacher le nouveau nom sous ce magnifique mouton, une œuvre d’art signée Rachel. N’est-il pas joli ce mouton néo zélandais ? Bon, pour être vraiment honnête, on préférait largement Hauraki comme nom et moi, ca me faisait beaucoup plus plaisir de naviguer sur un bateau affichant le drapeau néo zélandais!
Le début a été assez sympa, au moteur sur les canaux de Fort Lauderdale, depuis la marina jusqu’en pleine mer, traversant 6 ponts différents. Marrant d’ailleurs de franchir tous ces ponts: il nous suffisait de les appeler une fois en vue du pont et ils nous l’ouvraient…
Sur la route, nous avons vu des maisons impressionnantes… c’est incroyable combien certaines personnes peuvent avoir de l’argent… les sommes ridicules qu’ils engloutissent dans des maisons gigantesques qu’ils utilisent à peine j’en suis sure… ca m’a écœurée pour tous ceux qui n’ont ni toit ni à manger alors que certains en ont beaucoup trop… m’enfin, ce n’est pas moi qui vais changer le monde…
Ce qui m’a frappée aussi c’est le nombre de drapeaux américains. La plupart des maisons ont un mat dans leur jardin et affichent avec fierté les couleurs nationales… comme pour se souvenir qu’ils vivent aux Etats-Unis… bon d’accord, je suis un peu moqueuse, mais c’est quelque chose que je n’arrive pas à comprendre : est-ce qu’ils sont si fiers d’être Américains, sont-ils patriotes à ce point là… ??? C’est vrai, moi aussi j’adore mon pays mais vous vous imaginez vous avec un drapeau français dans votre jardin ???
Allez, retour à la voile maintenant.
Je dois dire que la première nuit, je n’en menais pas large…Même si les conditions étaient très calmes, je n’arrivais pas à dormir, n’arrêtant pas de penser que le cata pouvait chavirer, ce qui est impossible sur un mono coque… J’étais tellement fatiguée et énervée de ne pas réussir à dormir que je me suis dit cette nuit la dans mon lit que ca serait ma dernière transat… ce que j’avais dit aussi la dernière fois sur Lola après avoir passé plusieurs nuits blanches!!! C’est marrant comme la fatigue peut tout changer… le jour d’après, j’étais de retour à la normale, contente d’être là, d’être à nouveau sur l’eau, avec une vue à 360 degrés sur l’océan. Heureuse de regarder les étoiles, d’être en paix, pleine de vie et d’énergie, en harmonie avec le monde autour de moi, de regarder les couchers de soleil, les levers d’une lune qui passe du rouge, à l’orange, puis au jaune pour finir enfin toute blanche.
Un cata est sans nul doute une autre aventure comparé à un mono coque, beaucoup plus confortable, avec plus d’espace à bord, et beaucoup plus stable : pas besoin de tenir son assiette pour manger ! J’ai vraiment mieux dormi et me suis sentie plus reposée que sur Mistral ou Lola. Cependant, au risque de passer pour une difficile, pour moi, rien de mieux que naviguer sur un mono coque. Les sensations sont bien plus intenses, j’adore quand le bateau gite, j’adore barrer et sentir le vent dans les voiles… et c’est même encore mieux quand le bateau est petit. 46 pieds, ce n’est pas bien plus grand que 36 mais on parle ici d’un catamaran, bien plus large qu’un mono coque. Hauraki fait plus de 7m de large, soit plus du double de la largeur de Lola ou Mistral.
Apres 3 jours sympas et cléments, le vent est enfin monté à 20 nœuds: cool bro, on se débarrasse du moteur, on prend un ris dans la grand voile (pour réduire sa surface) et on navigue à la voile! C’est si bon…
Le jour suivant, le vent monte à 25 nœuds: no worries bro, je réduis le gen de 3 tours pendant mon quart de nuit… avec quelques conséquences néfastes cependant ; la protection du cockpit en plastique me brule la main, trop proche du winch quand je rentre le gen… ! Ca fait déco…
Le même jour, un peu plus tard, une grosse vague se crashe sur la proue du bateau, et le cata plonge en avant, ce qui fait sauter tous les rivets reliant les deux supports du triangle avant à la barre en aluminium, risquant par la même de faire pencher le mat en avant…
Flippant les gars… ni une ni deux, Jordi et Rachel prennent les choses en main et réparent les dégâts. Ils relèvent ce satané triangle qui n’aurait jamais du être là d’abord (et na !), surtout sur un cata (voir les photos pour comprendre) et l’attachent avec deux bouts au mat, en espérant que ca soit assez solide. Waouh, le roulis devient vraiment fort ensuite, on se les gèle dehors et c’est difficile de dormir, les deux coques du cata se fracassant sur l’eau … et là, tu commences à te demander : mais qu’est ce que je fous la ? Pourquoi est-ce que je dois toujours me mettre dans des situations comme celles la ??? Est-ce que j’ai vraiment dit que j’adorais la voile ???!
Puis, alors que la météo continue d’annoncer un maximum de 20 nœuds, le jour suivant, le vent monte encore à 33 nœuds, avec des rafales allant jusqu’a 38 nœuds!!! Jordi et moi prenons un troisième ris… et écumons averse après averse, les plus grosses qu’on ait jamais vues. Le centre du radar était entièrement jaune sur près de 5 miles… vraiment impressionnant les gars… Hauraki a tenu bon, merci mon Dieu !
Le matin suivant, à l’heure de prendre mon quart, je n’ai pas besoin de dire un mot à Rachel pour qu’on se comprenne. On se regarde et on éclate de rire ! Retour au bon vieux temps ! Les bons cotés d’avoir un temps aussi merdique est qu’on apprécie quand ca se calme, et ca soude l’équipage… quelle équipe, je n’ai jamais paniqué car je savais que je pouvais avoir confiance dans mes deux capitaines… Nous avons vécu ensemble des moments intenses et tous les trois, nous avons fini par tirer les mêmes conclusions… plus jamais ca! Nous nous sommes promis que ca serait notre dernière transat!!!
Enfin, les 2 derniers jours, le vent a commencé à diminuer à 30 nœuds, puis 25 et enfin 20… ceux annoncés par la météo… C’est si bon de pouvoir enfin voir le soleil se lever, d’avoir chaud, et d’apercevoir la terre… Eureka, on a réussi les gars, les Bermudes enfin, et une eau turquoise incroyable!
Nous attendons maintenant le verdict des techniciens et nous allons certainement devoir attendre de recevoir les pièces défectueuses pour reprendre la mer, direction les Acores. Nul doute que nous allons profiter de ce répit pour aller découvrir l’ile et nous reposer tant que nous le pouvons!!! Et espérons que nous ayons vécu le plus dur dans ce voyage… mais qui sait??!!!
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