lunes, 10 de enero de 2011

Equateur: premières impressions

Cela fait seulement 6 jours que je suis ici et je me sens vraiment comme en République Dominicaine, la mer en moins... Bien sûr, cela n'a rien d'étonnant si l'on considère que les deux pays sont des pays sous-développés donc il est normal d'y retrouver les mêmes structures. Le vocabulaire aussi est plus proche de la Rep Dom que de l'Espagne, notamment pour la nourriture.

On retrouve les mêmes motos portant jusqu'à 5 personnes, sans casque bien entendu; les mêmes taxis ou bus collectifs vous arrêtant où vous le souhaitez pour un prix dérisoire; les mêmes chiens errants dans les rues aboyant sans discontinuer la nuit; les mêmes déchets présents hélas partout; les mêmes routes sans délimitation, pleines de trous et de dos d'ânes; la même circulation de dingue, personne ne respectant rien, les bus ou voitures vous frôlant et manquant vous écraser; les mêmes boutiques vendant de tout et tout à l'unité, le tout stocké dans un endroit minuscule; les mêmes fruits vendus sur la route à même le sol et paraissant tous délicieux; la même musique à fond la caisse dans la rue ou les maisons, bachata, merengue, salsa;le même genre de maisons carrées à plafond bas et terrasse extérieure avec les mêmes gens assis dans des chaises colorées en plastique regardant ce qui se passe dehors; les même vendeurs ambulants proposant fast food, jus de fruit...;la même pollution avec les pots d'échappement qui s'en donnent à coeur joie; la même consommation de friture et boissons sucrées; les même minettes sexy portant pantalons moulant, hauts mettant en valeur leur poitrine et talons hauts; les même tracteurs et troupeaux de vaches ralentissant la circulation; les mêmes moustiques vous piquand à l'aube et au crépuscule; les même fourmis reines de la cuisine; les même cafards ignobles et répugnants courant dans la maison; la même ferveur religieuse et diversité d'églises; la même végétation tropicale avec les mangues, bananes, le cacao, les cocotiers et champs de riz;

la même pauvreté avec des maisons faites de planches et comme tout sol la terre même ; les mêmes conditions précaires d'hygiène; la même généreuse Mère Nature offrant une diversité de fruits et légumes incroyable; la même humidité et le même sol fertile; les mêmes enfants jouant dans la rue, les grands s'occupant des petits; les mêmes gens lavant leur vêtements dans les rivières; le même engouement pour les téléphones portables, jeux et internet parmi les jeunes;.... Je pourrais continuer sans m'arrêter...

La seule grande différence est le physique des gens. Au lieu d'être noirs, ils sont typés Indien, Afro-Americain, Montubios (population de la province Los Rios, là où je me trouve), et Métis, mais certains pourraient totalement être pris pour des Dominicains!!! Il y a une incroyable diversité ethnique et pas mal de racisme entre les différentes communauté selon ce qu'on m'a dit. La Fondation lutte justement contre ce racisme dès la petite enfance à l'école.

Autre dénominateur commun, la générosité des gens. Où que j'aille, on me réserve la meilleure chambre, la plus grande assiette, et une attention bien particulière. Les gens m'invitent chez eux et me traitent comme une princesse, me cuisinant des plats réservés normalement pour les grandes occasions. Le nourriture est trés similaire à celle de la Rep Dom. Je me suis régalée avec une salade de crabe, des bananes plantain vertes (appelées tostones en Rep Dom et patacones ici), du ceviche de crevettes délicieux, du riz cuit à la perfection, des corviche (bananes plantain vertes rapées et fourrées d'oignions et thon), du poisson en sauce...

J'ai mangé du riz pour l'instant tous les jours. Le riz remplace notre pain et c'est ce qu'on trouve de moins cher ici. Je crois bien que je vais rentrer avec quelques kilos en trop, car ici impossible de trouver des infrastructures pour faire du sport et on m'a déconseillé d'aller courrir seule...

Je suis surprise de voir tant de solidarité parmi les pauvres. Les gens qui sont membres de la Fondation ne sont pas riches, ils sont pauvres également et la majeure partie d'entre eux appartiennent à la classe moyenne dans sa limite inférieure. Pourtant, ils consacrent leur temps à cette Fondation et ont également une attitude au dehors montrant un grand respect pour les autres, quels qu'ils soient. En les emmenant dans leur voiture, en donnant de la nourriture aux plus nécessiteux. Ester, la femme d'Oscar, par exemple, se fait aider par une dame à la librairie qu'ils possèdent, et en retour, lui fournit les ingrédients pour cuisiner le repas du soir que chacune emmène ensuite à sa famille.
Les gens vous font toujours la bise en arrivant à l'école, que ce soient les enfants ou les adultes. Ils remercient toujours aprés le repas. Quand ils conduisent, ils n'arrêtent pas de klaxonner pour saluer les gens qu'ils connaissent. Oscar ne ferme jamais sa porte de maison... cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de vols mais c'est quand même assez inhabituel pour moi.

La famille est importante. Les enfants restent très tard avec leurs parents, et même les adultes qui ont une famille vivent souvent avec leurs parents. Ce n'est pas seulement pour des raisons d'argent, mais parce qu'ils aiment vivre en famille et que le lien est très fort, même si beaucoup d'Ecuatoriens sont partis chercher du travail en Espagne, souvent à Madrid ou Barcelone. Dans ce càs, ils envoient tous les mois de l'argent à ceux qui sont restés.

Les prix de la nourriture sont dérisoires pour nous, normal si on considère le niveau de revenu local. $0.10 pour un petit pain, $6 le kilo de crevettes, $4 le kilo de viande, $1 une glace Magnum, $1 le kilo de tomates, $2 le kilo d'oignons, $0.60 le kilo de riz, $1 une papaye de 2 kilos, $1 un gros melon, $0.50 pour 2kg de bananes, $1.25 la grosse bonbonne d'eau potable de 20L...
Le salaire mensuel moyen est de $240. Ils dépensent par mois environ $3 à $6 d'eau, $8 à $10 d'électricité, $3 de gaz.
50% des familles sont propriétaires de leur maison. Pour les autres, la location d'une maison de 2 chambre coûte environ $100 par mois.

Comme en République Dominicaine, les gens vivent beaucoup dehors et ont un rythme différent, plutôt relax. Cependant, ils se lèvent quand même à 5h du mat, comme les coqs qui se font un plaisir de chanter et de rejoindre les chiens pour un concert plus que matinal... avec ce boucan d'enfer, pas étonnant que les gens se lèvent tôt! Par conséquent, ils se couchent également tôt, entre 9h et 10h du soir. Le boulanger passe dans la rue dès 5h30 du mat, claxonnant alègrement (j'adore!), puis c'est le journal qui est distribué et le laitier qui fait sa tournée. On retrouve le schéma de nos campagnes d'il y a 30/40 ans.

Il a fait à peu près le même temps depuis mon arrivée. Pluvieux dans la matinée, après en général une bonne pluie tropicale dans la nuit, puis dégagé dans l'aprem avec un soleil qui se cache derrière les nuages, montrant parfois des montagnes magnifiques et du vert éclatant en rentrant sur Montalvo. C'est toujours l'hiver ici jusqu'à Mai donc il va falloir que je m'habitue au ciel gris...



Dans les prochains jours, je devrais visiter des mères d'enfants chez elles. Une bonne opportunité de constater dans quelles conditions ils vivent. A plus tard!

1 comentario:

marie jo dijo...

Hola Sophie!
Je ne sais si tu te souviens de moi....Ma collègue Carole-ta cousine-
m'a parlé de ton séjour en Equateur et je viens de lire ton blog.J'ai vécu quelques années dans ce beau pays ou sont néees mes filles.Leur papa,Antonio Matamoros est ORL à Guayaquil.Si tu as le moindre souci,n'hésites pas à le contacter de ma part...Belle aventure à toi!!...Marie jo Froustey